Les médicaments à base de pergolide sont utilisés chez les chevaux pour traiter la maladie de Cushing, ou DPIH (dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse). Cette maladie est fréquente chez les chevaux âgés de plus de 15 ans. Il s’agit d’une pathologie neurodégénérative et endocrinienne chronique, qui aboutit à un dérèglement du fonctionnement de l’hypophyse. Si elle n’induit pas directement le décès du cheval, ses conséquences sont potentiellement graves et conduisent généralement à euthanasier l’animal si elle n’est pas diagnostiquée et traitée à temps. Les principaux symptômes observés sont de la léthargie, un amaigrissement, une augmentation de la soif et de la quantité d’urines, un allongement des poils, une sudation excessive ainsi que le déclenchement de fourbures. La prise en charge médicale de cette maladie passe par l’administration quotidienne de médicaments à base de pergolide pour le restant de la vie de l’animal. Ces médicaments permettent d’améliorer les symptômes, mais ne ralentissent pas l’évolution de la pathologie.
Un risque d’intoxication
Depuis la commercialisation en 2012 de Prascend® puis de ses premiers génériques en 2021 (Pergolife®, Pergosafe® et Prasequine®), 62 cas de personnes ayant ingéré accidentellement un de ces médicaments ont été signalés à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Les signes cliniques rapportés sont principalement d’ordre digestif (nausées et vomissements, diarrhées, douleur abdominale) et neurologique (vertiges, fatigue intense et tremblements, voire confusion mentale). Une diminution de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque ou à l’inverse des palpitations sont également rapportées, de même que des maux de tête, une sudation excessive et des bouffées de chaleur. Les premiers signes apparaissent rapidement, généralement dans l’heure qui suit l’ingestion.
Des pratiques favorisant l’ingestion accidentelle
Plusieurs facteurs augmentent ce risque d’ingestion accidentelle. Pour des raisons de commodité, les comprimés sont souvent conservés au domicile du propriétaire. Ils peuvent alors être confondus avec d’autres comprimés destinés à un membre du foyer.
De plus, les comprimés sont petits et les propriétaires les cachent souvent dans de la nourriture, comme du pain ou un fruit, afin de faciliter leur ingestion par l’animal. Ces aliments sont souvent préparés à l’avance et conservés au domicile du propriétaire ou dans l’écurie, et peuvent être ingérés par inadvertance par une personne ou un animal. Enfin, les comprimés sont parfois coupés en plusieurs morceaux pour adapter la dose au poids de l’animal et au niveau de gravité de la maladie. Le risque d’ingestion accidentelle est encore plus élevé pour les morceaux qui ne sont pas utilisés de façon immédiate.
Certaines précautions doivent être prises par les propriétaires d’équidés pour éviter ce type d’accident:
- Séparer les médicaments du cheval de ceux destinés aux personnes du foyer,
- Garder les médicaments dans leur emballage d’origine afin de prévenir toute confusion,
- Ne préparer le traitement qu’au dernier moment, juste avant de l’administrer à l’animal,
- Ne préparer qu’une seule dose à la fois,
- À défaut, placer le traitement préparé à l’avance dans une boite hermétique, correctement étiquetée, par exemple avec le nom du cheval, et conservée dans un endroit non passant et hors de portée immédiate, comme une armoire fermée ou en haut d’une étagère.